Règle des tiers. Composition. Temps de pose. Diaphragme. Sensibilité. Acuité visuelle. Histogramme. Courbes. Niveaux. Loi de réciprocité. Échantillonnage. Zone système. Jpeg. Raw. Balance. Diffraction. Numérisation. Cercle de confusion. Équilibre des masses. Aberration chromatique. Accentuation. Acutance. Angle de champ. Distorsion. Courbure de champ. Coussinet. Décentrement. Définition. Densité. Échelle des distances. Émulsion. Étalonnage. Grain. Haute lumière. Infrarouge. Kelvin. Luminance. Mémorisation. Mesure. Numérisation. Parallaxe. Pentaprisme. Plan focal. Posemètre. Rayon de courbure. Réfraction. Sténopé. Shooting. Et plein d’etc…
La photographie c’est la grande surface des termes techniques. La caverne d’Ali Baba. Pour tout amateur qui se respecte, en connaître un minimum ne sera pas superflu. Et puis, ça fait pro de jeter dans une conversation que ce matin on a fait un shooting. La photographie est un art abordable techniquement, financièrement, et les premiers succès obtenus quand on sort du labo résultent autant de la magie que d’un savoir faire bicentenaire (En 1816, le Français Nicéphore Nièpce réussit à capturer de petites images sur du papier traité au chlorure d’argent. Source Wikipédia). Une fois l’effet magie disparu la photographie révèle ce qu’elle est, une science. Une science dans toute sa complexité.
Le monde de la photographie est composé, d’après moi, principalement de trois pôles et donc de trois autres termes photographiques supplémentaires. Les pôles : mécanique, chimique et humain. Trois pôles indissociables les uns des autres. On pourrait croire que la mécanique fait le photographe. Ce n’est pas faut dans la mesure où on nomme photographe toute personne qui porte un appareil photo autour du cou. Serait-ce là la seule mission du photographe, déclencher ? Si la mécanique est belle, elle ne fait que ce qu’on lui demande. Et pas toujours très bien. Elle reste un outil qu’il faut maîtriser. Et la maîtrise, comme chacun le sait, demande du temps. Elle est un savoir faire. Malgré tout, le choix d’un appareil photo a son importance même si la photographie naît de notre sensibilité. Toutefois, n’importe quel appareil a le pouvoir de magnifier un instant, d’émerveiller nos yeux, de révéler des talents, et il est capable de bien d’autres choses encore…
Le pôle humain, pôle habité par la science la plus extraordinaire jamais connue, en est le metteur en scène. Et pour mettre correctement en scène une situation, comme dans la photo de rue par exemple, il faut avoir de l’intuition, une certaine sensibilité et pas mal de réflexe. Et connaître son sujet. Savoir à quel moment saisir l’instant en prenant en considération : la distance de ses constituants vis à vis les uns des autres, la direction de la lumière, le cadrage ; le tout en quelques secondes, voire instantanément, n’est pas donné à tous. Bien sûr, la pratique en sera le meilleur outil. Mais quand même.
Certains photographes ignorent tout du pôle chimique qu’est le labo argentique. Hors, je conçois mal qu’un photographe puisse être appelé tel sans un minimum de connaissance au sujet du traitement du support, qu’il soit chimique ou numérique. Et puis, quelle dimension que prend notre passion photographique après une journée de labo ! Il n’est pas très difficile de développer un film argentique, de tirer quelques photos, de les améliorer par un changement de filtre, un masquage, par un autre papier etc… Non, la difficulté vient de réaliser des tirages d’une qualité régulière. C’est comme tout, avec de la patience… Au labo vous en apprendrez beaucoup sur la qualité de la lumière, donc sur l’exposition d’un bon négatif, sur la position d’un sujet dans son espace, sur l’angle de prise de vue, sur le cadrage, bref, sur tout. Certes, il vous faudra apprendre à gérer une certaine frustration quand le résultat tant attendu ne sera pas au rendez-vous, c’est le lot de tout apprentissage. Mais, pour quelques dollars de plus, vous pourrez vraiment progresser et vous faire plaisir. Ça, c’est moi qui vous l’dis !
BradEmi 